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Alexandre de Théis

Alexandre Étienne Guillaume baron de Théis (1765-1842) est un écrivain français. Né à Nantes (chef-lieu du département de la Loire-Atlantique et préfecture de région des Pays de la Loire), il est le frère de Constance de Théis qui devint princesse de Salm. Il fut sous Louis-Philippe Ier préfet de la Corrèze et de la Haute-Vienne. On a de lui: Glossaire de botanique, 1810 - Le Voyage de Polyclète, 1821, destiné à faire connaître l'Italie antique et conçu sur le modèle du Voyage du jeune Anacharsis de l'abbé Barthélemy qui fit découvrir la Grèce à toute une génération - La Politique des Nations, 1828.

Alexandre de Théis

Alexandre Étienne Guillaume baron de Théis, né à Nantes (chef-lieu du département de la Loire-Atlantique et préfecture de région des Pays de la Loire) le 12 décembre 1765, a été successivement maire de Laon en 1808, conseiller de préfecture au département de l'Aisne en 1812 et secrétaire général de la même préfecture en 1814. Il perdit cette place en 1815 par suite d'une mesure générale, mais il la recouvra en 1820 et il l'occupa jusqu'à la révolution de juillet 1830. Il fut créé baron en 1821 et, après la révolution de 1830, il fut appelé à la préfecture de la Corrèze, et, peu de temps après, à celle de la Haute-Vienne.

Conseils aux jeunes gens qui sortent des écoles primaires. Paris, Hachette, 1834, in-12, 1 fr. 25 c.

Glossaire de botanique, ou Étymologie de tous les noms de classes, genres et espèces en usage dans cette science. Paris, Gabr. Dufour, 1810, in-8, 10 fr. 50 c., et sur pap. vélin, 21 fr. – Volume de près de 600 pages, orné de deux planches, qui représentent l'alphabet harmonique arabe-français inventé par Louis-Mathieu Langlès (né à Welles-Pérennes (Oise) (sic!) le 23 août 1763 et mort à Paris le 28 janvier 1824), et l'alphabet anglais-saxon, ouvrage approuvé par une délibération des professeurs du Muséum d'histoire naturelle, etc., dont l'extrait est en tête. Il est dans la nature de l'homme de repousser ce qu'il ne comprend pas, et de se rendre à l'explication. Les mots n'étant fait que pour rendre les idées, dès l'instant qu'ils cessent d'en présenter, ils ne sont plus qu'un vain son qui frappe l'oreille sans aller au delà: au contraire, la mémoire s'en charge avec facilité, lorsqu'ils renferment un sens qui plaît à l'esprit. Un traité de l'origine des noms est donc devenu nécessaire à la botanique, et puisque l'étendue de sa nomenclature en a fait une langue, il lui faut son dictionnaire. On le présente au public. Examinant dans le plus grand détail toutes les parties du système végétal, demandant à chaque plante ses titres, pour ainsi dire, on est parvenu, par un travail long et pénible, à donner à la science des archives authentiques. Ce dictionnaire diffère essentiellement des autres ouvrages de ce genre par la méthode que l'on a suivie. La plupart des étymologistes se sont contentés de puiser dans les langues grecque et latine, et d'ordinaire quelque ressemblance accidentelle dans les mots leur a suffi pou faire des rapprochements souvent démentis par l'histoire. La marche des langues ne peut s'expliquer que par celle des peuples. Le grec s'étant formé principalement des langues celtique et orientale, c'est dans ces sources qu'il faut chercher l'origine des noms primitifs dont le grec ne saurait donner l'explication légitime. Ainsi les noms de beaucoup de plantes d'Europe s'expliquent facilement par la connaissance des différents dialectes de la langue celtique, et c'est dans les langues orientales qu'il faut chercher le nom des productions de l'Asie transmises aux Grecs par les Orientaux. En suivant constamment ce principe, on a donné le plus grand développement à tout ce qui tient aux Celtes, ces premiers habitants de l'Europe. On a suivi leur langue dans ses différentes ramifications; et souvent on verra qu'une plante est aussi bien désignée par son nom seul que par sa description. On a de même reporté aux langues orientales tout ce qui en est dérivé, et l'on n'a rien écrit sans indiquer d'une manière précise les autorités dont on s'est appuyé.

Mémoires d'un Espagnol. Sec. édit. Paris, Grimbert, 1825, 3 vol. in-12, 9 fr. La première édition anonyme est de 1818, 2 vol. in-12. Pour des causes qu'il est inutile de dire, elle est toute différente de celle que l'auteur a publié en 1825.

Ces deux derniers ouvrages sont deux romans. Politique des nations. 1828, 2 vol. in-8, 12 fr. Le même ouvrage sous ce titre: Précis de l'histoire universelle des peuples anciens et modernes, ou Politique des nations. Sec. èdit. Paris, Grimbert, 1829, 2 vol. in-8, 12 fr. Il y a des exemplaires de cette édition qui portent pour titre Histoire universelle de tous les peuples du monde, etc., pour adresse de librairie, celle de Philippe, et la date de 1830. Dans cet ouvrage, qui embrasse tous les siècles et tous les pays, l'auteur termine par la France le tour du monde ancien et moderne, et le cours entier de ses observations politiques. Si le cadre dans lequel il se resserre ne lui a pas permis de donner plus de développement sur quelques états d'une grande importance, et d'approfondir tant de vastes sujets, il a du moins présenté, sur chacun d'eux, des idées nettes et positives, et appuyé ses théories par le témoignage des historiens et des voyageurs les plus estimés. Le livre de M. de Théis est à la fois agréable et instructif. Il apprend aux gens du monde des choses qu'ils ignorent, et rappelle aux érudits des souvenirs qui leur ont échappé. Le Moniteur de 1828 a rendu un compte avantageux de cet ouvrage.

Voyage de Polyclète, ou Lettres romaines. Paris, Maradan, 1821, 3 vol. in-8, 15 fr. Deuxième édition. Paris, le même, 1822, 2 vol. in-8, 14 fr. Troisième édit., considérablement augmentée. Paris, Grimbert, 1828, 2 vol. in-8, 14 fr. Quatrième édit. Paris. Le même, 1828, 3 vol. in-12. Cet ouvrage, qui est aujourd'hui è sa quatrième édition, a été adopté par l'université de France parmi les livres envoyés aux bibliothèques des collèges royaux, et donnés pour prix aux élèves. Il a été traduit dans toutes les langues d'Europe et a eu plusieurs éditions à l'étranger: on en compte cinq en italien. M. de Théis a fait pour l'Italie ce que l'abbé Barthélemy a fait pour la Grèce.

La France littéraire,
ou dictionnaire bibliographique des savants,
historiens et gens de lettres de la France
Par J.-M. Quérard
Paris, chez Firmin Didot Frères, Libraires – 1838